LA PASSION DE BEPPE GRILLO

Une semaine difficile pour le mouvement 5 Etoile celle qui vient de se terminer. L’aspiration de triompher aux élections européennes et de commencer une nouvelle époque dans la politique italienne et européenne n’est pas encore complètement achevée.

Evidemment le bon résultat de 21% des voix n’a pas été retenu satisfaisant pour Beppe Grillo qui se voyait déjà en train de faire la révolution italienne. Il est même allée chez Porta a Porta ( le salon de la politique italienne) pour parler de politique et faire campagne electorale. Lui, Beppe Grillo, qu’ au début de son aventure politique avait empêché aux parlementaires du mouvement d’aller à la télé et de se faire interviewer.

La déception des résultats est devenu très tôt un problème au sein du mouvement lors du début des négociations pour former un group au parlement européen. Rappelons nous que pour se faire entendre (et pour avoir aussi plus de financements) à l’assemblée européenne il faut s’organiser dans des groupes politiques de députés formé par un minimum de 25 parlementaires venant de au moins 7 pays membres. Cette question concerne tous les partis anti européen qu’ont eu des bons résultats mais qu’ils ne veulent plus rester dans les groupe de non inscrits (notamment le FN).

Le 28 Mai Grillo déclare sur son blog http://www.beppegrillo.it/ , d’avoir déjeuner avec Nigel Farage, leader de UKIP le parti xénophobe et antieuropéen anglais, pour entamer les négociations afin de former un groupe de parlementaire à Strasbourg.

Cette déclaration n’a pas été jugée positive par la base et par quelques représentants du mouvement 5 Etoiles. « Nous on n’est pas xénophobe ! »- dit la base. Une base cachée derrière un ordinateur mais que est présente et que principalement est la seule nouveauté du mouvement crée par Grillo. D’ailleurs, le mouvement a toujours refusé de s’allier avec l’autre parti d’extrême droite triomphant aux dernières élections (le FN).

Le peuple du web est la racine du mouvement, même si Grillo a su attirer soit ceux qui votaient Berlusconi , soit les déchus de la gauche italienne. Contraire à cette démarche du comiques génois se déclare aussi cette partie de l’opinion publique italienne qui soutien le mouvement, surtout le journal il « fatto quotidiano ». De plus, un document secret à été dévoilé et cela a alterné les rapports entre Beppe Grillo et Gianroberto Casaleggio (le chef caché du mouvement et peut être le plus fort mais le moins charismatique).

Beppe grillo se tranforme Jésus Christ.

Beppe grillo se tranforme Jésus Christ.

Le mouvement 5 étoiles a bouleversé la politique italienne et on a remarqué des démarches intéressantes, comme par exemple plus de transparence et une vrai partie de opposition. Avec la chute constante de Silvio Berlusconi on est en train de voir un bipartisme en Italie. Le parti démocratique de Matteo Renzi e le mouvement de Beppe Grillo. Ensuite, le comique a abandonné son autoritarisme et sa façon de faire que renvoi à Mussolini. Enrico Berlinguer est devenu le model pour le mouvement pendant la dernière campagne électorale. Le mouvement est tout à fait dans le système politique italien, il a un  rôle important et il influence le système. D’ailleurs, malgré tout, le 21% est un très bon résultat pour une force anti système. Mais ils n’ont pas encore bien compris leur force et pour l’instant c’est leur force qui le met en difficulté.

 

 

 

 

Ce n’est pas marrant d’être intelligent en Italie.

Après 295 jours Enrico Letta a démissionné suite à la excommunication venue directement par le leader de son parti Matteo Renzi. L’ ancien maire de Florence et secrétaire du Parti Démocrate, élu grâce aux primaires du décembre dernière, n’a pas su cacher son ambition de devenir premier ministre. Le président de la République Giorgio Napolitano a commencé les consultations avec les acteurs politiques parlementaires avant de charger Matteo Renzi à former le nouveau ministère. Aujourd’hui Renzi a accepté de former un nouveau gouvernement. Dans les prochaines jours il presentera un nouveau gouvernment aux chambres du parlement.

Avec l’aval de la direction du parti, Matteo Renzi a réussi à « mettre en casse » un gouvernement formé par une majorité dominé par le PD  plus les centristes et le nouveau centre droite de Angelino Alfano pour proposer un autre gouvernement avec la même majorité parlementaire. De plus, il s’agit d’un gouvernement de coalition et il est très probable que des membres maintient leurs postes, surtout les alliés comme Alfano ou les centristes de Mario Monti.

La nouveauté de Renzi est lui même et sa façon directe de dire les choses. Il va introduire quelque nouveau gros industriel et quelque noms de la politique (Prodi ?).  Les nouveautés apportées à la politique italienne elles s’arrêtent ici. ( biensur on peut parler de la communication politique de Renzi mais cela une autre fois).

Il est temps de s’occuper de la tradition de la politique italienne, qui a remonté en surface ces dernières semaines et que même Matteo Renzi n’a pas pu (ou voulu) effacer.

Tout d’abord la crise de représentation en Italie. La question est devenue plus que étonnante. Depuis 1992 l’Italie a eu 9 premières ministres et seulement 2 ( Berlusconi 94 et 2001, 2008) ( Prodi 96 et 2006) ont reçu une légitimation populaire c’est-à-dire élu directement pour le poste par le biais des élections. Dalema, Amato, Ciampi, Dini, Monti, Letta, Renzi n’ont jamais proposé leur candidature au peuple souveraine. La légitimation de Matteo Renzi pour pretendre d’etre la figure plus importante de la scene politique italienne correspond à 2 millions de voies, reçues aux derniers primaires du Parti Démocrate.

Ensuite le figure de Silvio Berlusconi, toujours present dans la politique italienne.

« Je ne veux pas le mettre au prison mais à la retraite » déclarait le challenger de Bersani lors des primaires du Parti Démocrate en 2013. L’invitation de Renzi à Berlusconi pour discuter la nouvelle loi électorale a été accueillie avec enthousiasme par les medias et avec beaucoup de critiques par la gauche et les populistes de Grillo. « Il doit etre au prison ou dans des sorvices sociaux controlés par la justice italienne » – declarent les grillinis.

La sympathie réciproque entre Renzi et Berlusconi, presque historique, est devenue réelle en janvier. « L’Italicum », le nouveau système électorale proposé par les deux leaders est la réponse à cette crise de représentation. Mais il s’agit que d’une proposition, elle n’est pas concrète.  Même si la proposition se trouve dans les couloirs parlementaires depuis un mois on évitera de parler de cela parce que, on repete, elle est pas concrète. Mais on peut dire avec certitude que la base de cette loi n’efface pas encore la crise de représentation en Italie.

L’article semble une inventive contre Matteo Renzi. Nous ne sommes pas des détracteurs de Matteo Renzi.  Renzi peut être conçu comme un nouvel pari (risqué) dans un monde politique vieux. D’ailleurs, la façon avec laquelle il a viré Enrico Letta rassemble beaucoup aux manières de la Démocratie chrétienne (DC). Il est nécéssaire rappeler que les deux antagonistes du parti démocrate sont les produits de la dernière saison politique de la DC.     Immagine

Il est arrogant, direct, ambitieux, jeun, bordelière, charmant, gauche. Toutes ces caractéristiques devraient être intégrées par un acteur politique.

Il est aussi banal. Très banal. Autant que l’opinion publique italienne.

Mais quoi penser lorsque, un condamné[1] comme Berlusconi est invité par Napolitano lors des consultations pour le nouveau gouvernment? Il reste la figure plus importante de l’opposition cela est indiscutable. Mais ce geste a dementi la justice italienne. Qu’est -ce qu’il fait un homme condmané chez le chef de l’Etat? D’ailleurs un editiorialiste connu en italie, Alain Friedman, vient juste de publier un livre où racconte une sorte de complicité de Napolitano dans les dimmissions de Berlusconi en Octobre 2012. En gros, Giorgio Napolitano avait déjà decidé en été 2012 de nommer Monti comme premier ministre après Berlusconi. Intrigant mais pas important.

Il était peut etre plus raisonnable faire une nouvelle loi électorale (il faut un mois  du travail parlementaire s’il y a la volonté politique) et refaire des nouvelles élections avec un nouveau parlement qui puisse produire une nouvelle saison parlementaire.

P.S Vers la fin Janvier le groupe Exor, qui contrôle Fiat, a annoncé le changement de siège de la fabrique italienne. Désormais, Il n’est plus Turin mais Amsterdam. La plus grande marque italienne quitte l’Italie mais le jour après le débat était déjà archivé. Comme disait Freak Antoni (leader historique du groupe Skiantos décédé le 13 fevrier) « Ce n’est pas marrant d’être intelligent en Italie »


[1] Un an de prison pour evasion fiscal.