Le gouvernment Letta, entre nouveauté et tradition de la politique italienne

 

Après deux mois de conflits, confusions et trahisons, surtout au sein du centre-gauche, le parlement italien de la XVIe législature a pu élire un nouveau gouvernement. La confusion qui régnait dans le parlement italien est partialement due au poids, au rôle mais aussi à l’obstination  du mouvement populiste moderne « 5 étoiles » dirigé par l’ancien comique Beppe Grillo et surtout aussi au système électoral qui a empêché la formation d’un nouvel exécutif. Les tentatives de Pierluigi Bersani de convaincre ce mouvement ont échoué et le secrétaire du parti démocrate est sorti vaincu voire humilié, selon son antagoniste lors des primaires de gauche, Matteo Renzi. La démission de Bersani et sa renonciation à la candidature à la tête du gouvernement ont suffit à faire converger et collaborer les deux forces politiques principales (PD et PDL). Pour la première fois en Italie, on trouve une  Grosse Koalition , formée par les partis antagonistes de ces deux dernières décennies et par les centristes de Mario Monti.

Or, cette nouveauté absolue est à la fois intéressante et surprenante car la dialectique politique italienne du XXème siècle et du XXIème a été caractérisée par une présence constante voire radicale de l’extrémisme politique.  Cet extrémisme politique, hérité de la deuxième partie du ‘900 a toujours été présent au sein des gouvernements de droite et de gauche des années 1990 et 2000 et a souvent été la cause de leurs propres renversements. Pour avoir une idée plus claire : Gianfranco Fini, Ignazio Larussa (ancien militants du parti fasciste MSI), Walter Veltroni ou Massimo D’Alema (ancien membre du parti communiste) ont eu des postes importants dans les gouvernements italiens récents.

 Le retour de Giorgio Napolitano comme chef d’état, un acteur clé, malgré tout

Lors des résultats des élections du 25 février, tous les acteurs politiques italiens ont compris que le chef d’État pouvait être le seul à gérer la confusion politique qui caractérisera l’Italie pour environ 2 mois. A’ l’âge de 88 ans, sa décision raisonnable de se retirer fait l’objet d’unanimité mais les partis politiques n’ont pas prêté  la juste attention à la volonté de Napolitano de quitter la présidence. Plusieurs politologues ont comparé le système italien à la IVème République et l’élection du président de la République au Parlement est un exemple très clair. Malgré un rôle symbolique comme garant de la Constitution et du pays, le chef d’État en Italie n’a jamais été élu au premier tour par le parlement mais souvent après des scrutins infinis, des accords cachés entre les députés et les partis. Le cas le plus remarquable a été celui de Giovanni Leone[1] en 1971, élu président après 23 scrutins.

Suite aux épisodes qui entrainèrent la sortie de la scène principale du secrétaire démocrate Bersani (cf. prochain paragraphe), le 20 Avril dernier, Giorgio Napolitano est proposé par le PD comme candidat à la présidence, il est appuyé par le Peuple De Liberté,  La Ligue Nord, et le mouvement de Monti. Cependant, le mouvement 5 étoiles insiste sur son candidat, le constitutionnaliste Stefano Rodotà, qui est aussi voté par le parti d’extrême-gauche SEL, gêné par l’attitude de ce tout nouveau compromis entre gauche et droite. Giorgio Napolitano est le seul chef d’État à bisser son mandat dans l’histoire de la République Italienne.

Bien que la deuxième élection de Napolitano soit particulière en soi,  la scène politique italienne connait une situation assez kafkaïenne. Il s’agit des applaudissements et des cris de joie lors du discours de Napolitano juste après son élection. Un discours imprégné de réprimandes et d’invectives vis-à-vis des forces politiques parlementaires, considérées par le chef d’État comme les seules responsables de la gravité de la situation politique et économique de l’Italie.

 Le triste épilogue  de Bersani ou de la gauche italienne.

 Ce qui s’est passé après les élections de février et l’impasse de 60 jours dans la politique italienne a bien souvent fait la une des médias italiens et occidentaux en général. Notre but n’est donc pas de faire une chronologie de ces évènements mais d’expliquer comment le PD s’est retrouvé sans leader et  dans l’incapacité de construire un gouvernement, et pour quelle raison il a refusé avec détermination de nouvelles élections, sachant que la majorité parlementaire était asymétrique. (Majorité stable au parlement, majorité relative et insuffisante au Sénat).

Pierluigi Bersani , après des consultations avec Napolitano, est désigné par celui-ci pour former un gouvernement. Il va alors essayer de convaincre les forces politiques parlementaires afin d’obtenir la confiance du parlement. Poussé par son allié principal, Nichi Vendola (SEL) et par les anti-berlusconiens de son parti (80% surtout les anciens DS[2]) le secrétaire Bersani est obligé de se confronter au mouvement 5 étoiles, qui s’est toujours montré détracteur aux projets de la gauche et de son leader pendant la campagne électorale. En effet, les résultats sont un échec, le mouvement de Beppe Grillo refuse en direct streaming de voter en faveur d’un ministère Bersani.

La situation devient quasi surréaliste et le terrible sentiment que le pays peut vivre sans gouvernement surgit automatiquement, mais l’échéance du mandat présidentiel et le besoin de choisir un nouveau président oblige encore une fois Pierluigi Bersani à entamer les discussions avec les autres partis politiques. Suite à la rencontre de Bersani et Berlusconi, on a comme résultat un nom accepté de tous pour le poste du président de la république, celui de Franco Marini, ancien démocrate chrétien et ancien  président du Sénat sous le gouvernement Prodi.  Mais, le nom de Marini sera la goutte d’eau qui fera déborder le vase au sein du parti démocrate italien.  Il  n’est pas accepté par le courant de Matteo Renzi et par les alliés du SEL, ce parti abandonne l’alliance avec le PD pour soutenir le candidat du mouvement 5 étoiles Stefano Rodotà. Franco Marini n’a pas remporté le succès envisagé et sa candidature n’est plus présentée au parlement, réuni en séance plénière. Alors, un peu par surprise, afin d’essayer de réunir le parti divisé, Romano Prodi est proposé comme candidat au poste de chef d’État. Le profil de l’ancien premier ministre et commissaire européen semble idéal pour la situation critique du parti. Il est proposé par la gauche au quatrième scrutin et il doit atteindre 504 voix sur 1007 pour devenir président. A priori, avec les votes des députés de Mario Monti tout paraît déjà conclu. Coup de théâtre. Romano Prodi, le seul à avoir battu Silvio Berlusconi, n’est voté que par 307 députés de gauche sur 496.Le résultat est une mèche dangereuse qui fait exploser la colère de Romano Prodi, qui se déclare indigné, et surtout  provoque la rage du secrétaire Bersani qui démissionne, en n’ayant plus confiance en son parti et accusant les membres de celui-ci d’être des  traitres. Au sein du PD commencent alors à circuler des insinuations réciproques entre membres, les  courants historiques accusent les nouveaux et vice versa.

Les députés, proches de Matteo Renzi et soupçonnés de trahison,  prennent des photos en guise de preuve pendant le vote, afin d’attester leurs votes pour Prodi. Mais les cents députés qui n’ont pas voté Prodi restent encore inconnus aujourd’hui. Ce qui est évident, c’est le fait qu’en moins de 24 heures le parti démocrate a frôlé la dissolution et se retrouve sans leader à ce jour.

Le gouvernement Letta, dans lequel ancienne et nouvelle politique se rencontrent.

Après deux mois d’accusations, d’attaques réciproques et de divers noms désignés pour le titre de « chef du Palazzo Chigi », Giorgio Napolitano charge  Enrico Letta de former un nouveau gouvernement. Le vice-secrétaire de Bersani entame  tout de suite les consultations avec les partis . Cette fois-ci il semblerait qu’un consensus entre les forces politiques soit plus probable. Effectivement, Enrico Letta, accepte de conduire un nouveau gouvernement, fort de l’appui parlementaire du Peuple de Liberté et le mouvement de Monti. Il s’agit du premier gouvernement de l’histoire républicaine de l’Italie où les forces opposantes participent dans le même gouvernement. Jusque là, un seul cas de ce type est advenu en Italie, notamment les années du délits Moro, mais à l’époque le soutien du parti de l’opposition (le parti communiste) était parlementaire et il n’y avait pas de participation au gouvernement. En outre, un premier rapprochement on entre PD et PDL on l’a vu pendant l’expérience du gouvernement technique de Mario Monti.

Or, pour les historiens, ce gouvernement est le fruit de l’œuvre des sages choisit par Napolitano, lors du vide institutionnel et vers la fin de son mandat[3]. Selon le premier ministre, le but de ce ministère est  à la fois de parvenir à faire sortir l’Italie de la crise économique et sociale en augmentant l’emploi et d’entreprendre la voie des reformes institutionnels ; en commencant par les reformes les plus urgentes (lois électorales, sénat des régions, réductions du nombre de parlementaires) pour atteindre les plus épineuses (loi sur les conflits d’intérêts, exécutif de type  semi – présidentialisme français). En bref, ce qu’envisageaient les sages de Napolitano.

Le gouvernement Letta est donc composé de personnalités de centre-droite, de centre-gauche et de centre. Parmi les 29 ministres, 9 sont de gauche, 5 du PDL et 3 du centre. Nous trouvons aussi des indépendants. Le vice–ministre et ministre de l’intérieur est le dauphin de Berlusconi, Angelino Alfano. Nous trouvons des politiques très connus sur la scène politique italienne des dernières décennies (de Emma Bonnino à Enrico Franceschini en passant par Maurizion Luppi et Gaetano Quaglieariello). Les dicastères importantes  sont confiées aux personnalités fortes comme Bonino (affaires étrangères), Moavero (politiques européennes),  Cancellieri (justice), Alfano (intérieur).

A l’heure actuelle, il existe deux nouveautés au sein de ce ministère. En premier lieu, le changement le plus mis en avant, soit une importante présence de femmes ainsi que la présence d’une femme italienne d’origine africaine. Enfin, la deuxième, moins exposée mais significative pour nous, celle de l’éloignement des extrémistes.  Il est évident que le terme doit être relativisé. Par extrémistes nous entendons ces personnalités de la gauche et de la droite italienne qui dans un passé récent, c’est-à-dire avant l’affaire Tangentopoli, étaient des membres des partis hors systèmes ou extrémistes comme le mouvement social italien (MSI) ou le parti communiste italien (PCI).Au sein du gouvernement de Enrico Letta, on ne trouve plus des politiques du parti démocrate qui étaient auparavant membres de la DS, soit du parti communiste italien. Letta, lui-même,  appartient à cette catégorie d’hommes ayant su se détacher de la démocratie chrétienne avant son écroulement et qui ont évolué dans la Margherita[4], pour enfin fusionner avec la DS dans le Parti Démocrate.  Or, Pierluigi Bersani, Walter Veltroni, Massimo d’Alema et même Giorgio Napolitano étaient membres du parti communiste italien jusqu’en 92.

Enrico Letta, le premier ministre, chargé de faire sortir l’Italie de la crise avec un gouvernment de coalition.

Cette nouveauté se remarque aussi parmi les ministres du centre droite. En fait il s’agit des politiques modérés comme Alfano ou Maurizio Luppi. Il n’y a plus de personnages tels que  Ignazio Larussa, Gianfranco fini (leader de MSI) ou encore Roberto Calderoli.

 

A’ présent comment feront-ils pour se quereller ?

Le titre, bien qu’évocateur, n’a pas de vocation provocatrice. Au contraire, il s’agit d’une constatation faite par beaucoup d’italiens qui depuis 1994 contemplent une scène politique où les appels explicites ou implicites vers l’extrémisme politique ont été constants à gauche comme à droite, et pas seulement lors des campagnes électorales, mais aussi dans la quotidienneté politique. Clairement, il ne s’agit pas de nostalgie mais d’un appel à la violence politique qui a caractérisé l’Italie et les italiens dans les années ‘60 et ’70 ; les années des « brigade Rosse » et du terrorisme noir des groupes néofascistes.  Les années de plomb ont laissé des séquelles dans la mémoire italienne, et bien souvent elles réapparaissent par l’intermédiaire des partis politiques. C’est le cas notamment du 25 Avril,  la fête de la libération, laquelle n’est pas célébrée de même manière par les différentes forces politiques. Mais aussi dans les manifestations de gauche en Italie, on remarque des caractéristiques, des évocations envers une passé extrémiste, difficile à oublier.

Le moment de difficulté que l’Italie est en train de vivre semble en même temps idéal pour changer la politique italienne, et Enrico Letta, veut en profiter pour ouvrir une nouvelle saison politique. Pour la première fois nous avons une ministre noire, Cecile Kyenge, devenue dès lors la cible d’insultes racistes par les alliés des alliés (ligue du Nord). Les femmes en général ont un rôle important (Emma Bonino) dans le gouvernement. Toutefois, le jeune premier ministre doit pactiser avec la droite de Silvio Berlusconi et les centristes de Mario Monti pour avoir une majorité au parlement. A’ l’heure actuelle on ne peut pas considérer ce gouvernement comme un gouvernement du parti démocrate.

Une des premières mesures du gouvernement était la suspension de la taxe d’habitation, c’est –à-dire la promesse électorale qui a fait monter spectaculairement la popularité Berlusconi. De plus, Letta, a cherché à contenter une grande partie des acteurs politiques, même le moins aimé par les italiens, Mario Monti.

Ce ministère est considéré par une partie de l’opinion publique comme un ministère d’émergence, construit seulement pour faire sortir l’Italie de la crise et beaucoup prévoient une durée limitée à la résolution des problèmes les plus urgents. Une autre partie pense que ce gouvernement pourrait être la bonne occasion pour changer la politique italienne et à fortiori entamer un nouveau cycle politique, mais pour l’instant le changement ne semble que de peu profond.


[1]          Giovanni Leone a dû démissioner avant la fin de son mandat, suite à une affaire de corruption qui concernait sa famille.

[2] Ds est la sigle des democatici di sinistra (démocrates de gauche), c’est-à-dire le parti qui a remplacé le parti communiste italien après la chute de l’Union Sovietique.

[3] Les 10 sages sont dix personnalités politiques de gauche et de droite convoqué par le chef d’État ayant pour but de former des propositions pour les reformes politique et institutionnels que le pays devait entamer.

[4] Margherità, c’est un parti des années de centre-gauche, qui a remplacé le parti populaire. Au sein du parti populaire on retrouvera plusieurs membres de la démocratie chrétienne (DC). Margherita et DS formeront l’Ulivier, la coalition qui a fait gagner Romani Prodi pour deux fois.

Editoriale sul Corriere del politologo Panebianco sullo stato del PD

IL PD E IL PESO DEL PASSATO

Lo sguardo al Novecento

Si sa che sulle sorti del governo Letta peseranno soprattutto i modi e i tempi della ridefinizione degli equilibri interni al Partito democratico, uscito totalmente destabilizzato dalle elezioni e da ciò che ne è seguito. È possibile che alcune delle cause della crisi del Pd non siano del tutto chiare a molti dei suoi stessi militanti.
Che cosa ha fin qui frenato quel partito, che cosa gli ha impedito di darsi una identità adeguata, spendibile con più successo nelle nuove condizioni della competizione politica? È stato soprattutto il peso del passato . Il Pd non ha una identità adeguata, utile per vincere le elezioni, perché tende a perpetuare al proprio interno concezioni, di se stesso, del proprio rapporto con gli elettori e con la società italiana, ereditate dal passato e che sono incompatibili con le circostanze presenti.

Il problema principale è che, per un antico retaggio, il Pd concepisce il proprio elettorato assai più come un «blocco» che come un insieme di «flussi». Vediamo cosa ciò significhi. Nato dall’unione fra l’ex Pci e l’ex sinistra democristiana, guidato da persone formatesi in quelle esperienze, il Pd ha ereditato la visione del rapporto fra partiti ed elettori allora dominante. All’epoca, il sistema politico italiano era immobilizzato dalla conventio ad excludendum (la permanente esclusione del Pci, a causa della guerra fredda, dall’area di governo). Inoltre, la mobilità elettorale era molto bassa: pochi elettori si spostavano da un partito all’altro; pochissimi si trasferivano da sinistra a destra e viceversa. In un sistema statico come quello, si conducevano solo guerre di posizione. Il problema dei partiti non era conquistare un bel po’ di voti altrui (cosa praticamente impossibile) ma mantenere, conservare, elezione dopo elezione, il proprio «pacchetto», il proprio blocco di voti. Si pensi al Pci. Escluso dalla possibilità di andare al governo, aveva certo interesse ad ottenere qualche voto in più ma l’interesse prevalente, dominante, era conservare i voti già acquisiti. Anche la sinistra democristiana, impegnata nelle lotte con le altre correnti Dc, aveva lo stesso problema: conservare i propri consensi, condizione necessaria per continuare a praticare il gioco del potere dentro l’allora partito di maggioranza relativa.

In un mondo statico, la cosa che conta è preservare la propria forza, non c’è spazio per innovative strategie di conquista: le vittorie e le sconfitte elettorali, in un mondo siffatto, si giocano ai margini, in virtù di piccoli pugni di voti che si spostano, erraticamente, di qua o di là. Sono queste circostanze che portano a pensare al proprio elettorato come a un blocco che, in quanto tale, potrebbe in qualunque momento «spezzarsi»: occorre quindi farne oggetto di manutenzione continua, innaffiarlo, coccolarlo, tenerlo unito a tutti i costi. «La base non capirebbe» è la frase che, in quel mondo, pone termine a ogni discussione nel caso in cui qualcuno, poco consapevole delle vere regole del gioco, si azzardi a proporre idee nuove o innovazioni strategiche.

Si pensi, per contrasto, a un qualunque dirigente di partito (ad esempio, di un partito socialdemocratico) di un altro Paese europeo. Quel dirigente, nell’epoca della propria formazione politica, ha conosciuto un mondo più dinamico. Il suo partito qualche volta ha vinto le elezioni ed è andato al governo, altre volte le ha perse ed è andato all’opposizione. Certamente, anche in quel partito c’era un nucleo di elettori stabili che non potevano essere troppo maltrattati, ma il nostro dirigente socialdemocratico sapeva che per vincere le elezioni bisognava fare guerre di movimento. Sapeva che occorrevano proposte politiche vincenti e che una nuova proposta è vincente se, pur scontentando, come è inevitabile, vecchi elettori, riesce a conquistarne di nuovi (ovviamente, in quantità superiore a quelli che si perdono). Sapeva che si vincono le elezioni solo se il flusso di elettori in entrata (i nuovi elettori che voteranno per il partito) risulterà superiore al flusso di elettori in uscita.

Il problema del Pd è che, guidato da persone che sono state iniziate alla politica nell’ultima fase della Prima Repubblica, ha continuato a pensare, anche nel ventennio successivo, al rapporto con gli elettori nel modo statico di allora (l’elettorato come blocco anziché come insieme di flussi) mentre, nel frattempo, il mondo circostante diventava sempre più fluido e dinamico. Si pensi, da ultimo, alle primarie Bersani/Renzi. È stato anche uno scontro fra la concezione statica e quella dinamica del rapporto con l’elettorato. Matteo Renzi diceva una cosa che sarebbe apparsa ovvia, scontata, perfino banale, in qualunque altro Paese, ossia che per vincere le elezioni bisognava parlare agli elettori di Berlusconi. Ma poiché la concezione prevalente nel partito, ereditata dal passato, era quella descritta, questa tesi suonava come eretica, scandalosa, alle orecchie dei tradizionalisti, e Renzi stesso veniva fatto passare per un cripto-berlusconiano.

Il Pd nacque su una parola d’ordine – «vocazione maggioritaria» – che avrebbe richiesto, se presa davvero sul serio, un radicale rinnovamento di mentalità e di concezioni. Quel rinnovamento non c’è stato. Se non avverrà in tempi rapidi il Pd chiuderà malamente la sua parabola. Dove tutto è in movimento non c’è futuro per chi si attarda in guerre di posizione.

Il governo Letta, tra novità e tradizioni della politica italiana

Dopo quasi due mesi di conflitti, dibattiti, confusioni, tradimenti (soprattutto nel centro-sinistra), il parlamento della XVI legislatura in Italia ha potuto scegliere un governo. La confusione che regnava in parlamento, grazie al peso, al ruolo, ma anche alla testardaggine  del movimento 5 stelle dell’ex comico Beppe Grillo hanno impedito il delinearsi di un governo. I tentativi di Pierluigi Bersani di guadagnare la fiducia di questo movimento populistico moderno sono risultati invanii. La sua figura è stata in un certo senso ridicolizzata, trasmettendo in diretta “streaming” il secco no dei fieri grillini da una parte e dall’altra la disperazione e l’umiliazione di Bersani che sembrava implorare pietà[1]. Ci volevano le dimissioni del segretario del PD e la sua rinuncia dall’incarico di primo ministro e la ricandidatura di Giorgio Napolitano per fare convergere le forze politiche a collaborare.

Per la prima volta in Italia ci troviamo di fronte a una Grosse Koalition  e questo sorprende poiché la dialettica politica in Italia ha sempre avuto una radice estremista, eredità del secondo Novecento, la quale non ha mai permesso a parte la parentesi Berlusconi (2001-2005) di avere governi stabili e soprattutto funzionali al bene del paese. Per di più nel periodo 1994-2011 in tutti i governi ci sono state dei politici che appartenevano all’estrema destra o all’estrema sinistra. I nomi sono infiniti ma basta citare persone come Gianfranco Fini e Gianni Alemanno per passare a Massimo d’Alema a Fausto Bertinotti o lo stesso presidente Giorgio Napolitano, tutti esponenti del Pci da tempi remoti.

Ora col governo Letta, un europeista giovane, un nuovo vento sembra soffiare nella politica italiana, le vecchie ruggini tra destra e sinistra come anche i vecchi giochi politici sono messi da parte per il bene del paese.

La riconferma di Napolitano, l’attore non protagonista.

Sin dal giorno dopo le elezioni cioè da quando si cominciava a delineare il nuovo parlamento con una maggioranza relativa del centrosinistra alla camera ma senza una maggioranza al senato, Giorgio Napolitano, nonostante la sua volontà di allontanarsi dalla vita politica al termine del suo mandato, diventa il perno dove girano tutte le vicende politiche di queste ultime settimane in Italia.

A 88 anni la sua scelta ragionevole di non candidarsi per un altro mandato presidenziale sembra accettata in un primo momento da tutte le forze politiche. E si mette in atto quella che è un gioco  classico della politica italiana. Ovvero la scelta del nuovo presidente della repubblica.  Nonostante un ruolo istituzionale, apolitico e garante della costituzione e del bene del paese, il capo dello stato in Italia non è mai stato scelto al primo scrutinio con una grande maggioranza ma spesso dopo scrutini infiniti, giochi e alleanze sotto banco. Il caso più tangibile è sicuramente la votazione di Giovanni Leone[2] nel 1971 eletto presidente dopo 23 scrutini. Dopo gli episodi che segneranno l’uscita dalla scena principale del segretario de PD, (ved p. successivo), il 20 aprile Giorgio Napolitano è proposto dal partito democratico  come  candidato presidente della Repubblica e riceve subito l’appoggio del PDL, Lega Nord e scelta civica. Solo Il movimento 5 stelle insiste sul suo unico candidato, il costituzionalista Stefano Rodotà. Napolitano, per la prima volta nella storia della Repubblica Italiana diventa l’unico presidente a bissare il suo mandato.

Benché il momento della rielezione di Napolitano mostra una certa particolarità, la scena politica italiana ha conosciuto in questi giorni, una situazione più che kafkiana. Si tratta degli applausi e delle esultanze dei deputati durante il discorso della ri-instaurazione di Napolitano. Un discorso impregnato di ammonizioni e invettive contro delle forze politiche parlamentari, rei secondo il presidente della repubblica d’aver aggravato la situazione politica e quindi economica del paese con il loro comportamento.

Il triste epilogo di Bersani o della sinistra italiana.

Cos’è successo dopo le elezioni del febbraio e dell’impasse di sessanta giorni della politica italiana se n’è parlato ogni giorno in tutti gli organi di stampa occidentali. Il nostro scopo non è dunque di fare una cronologia degli eventi ma di spiegare come il PD si è trovato senza un leader e incapace di prendere le redini del governo e di rifiutare ad ogni costo le nuove elezioni anticipate, pur sapendo di non avere i numeri sufficienti nella camera alta per la fiducia. Pierluigi Bersani, dopo le prime consultazioni del presidente, riceve l’incarico di formare un governo. Spinto dall’alleato Nichi Vendola e dall’antiberlusconismo che caratterizza l’80% del PD (una buona parte formata dagli ex- DS), Bersani cerca di convincere il movimento 5 stelle dell’ex comico Beppe Grillo di votare la fiducia ad un governo Bersani. I grillini rifiutano la proposta e il segretario ne esce umiliato e deriso, parafrasando ancora Matteo Renzi. La situazione diventa ancora più impacciata e per qualche giorno nel paese si ha l’impressione  surreale di poter farne a meno di un governo. A questo punto si decide un incontro diretto tra Bersani e Berlusconi, anche se il capo dello stato aveva convocato durante i suoi ultimi giorni del suo settennato i  “dieci saggi” cioè esponenti del Pd, il PDL e qualche esponente della corrente di Mario Monti. Questi “saggi”  dovevano suggerire delle potenziali riforme politiche, istituzionali e economiche da avviare subito con il nuovo governo.

Dall’incontro di Bersani e Berlusconi esce un candidato comune per presentare al Quirinale. Si tratta di Franco Marini, ex democristiano e presidente del Senato durante l’ultimo governo Prodi. Marini è apprezzato da Berlusconi ma sarà la goccia che farà traboccare il vaso nel PD. Quando si viene a sapere della sua candidatura, la corrente che rappresenta Renzi al senno del PD rifiuta Marini e addirittura il SEL lascia la coalizione e appoggia direttamente il candidato del Movimento 5 Stelle. Difatti, Marini non riscuote ampio successo e viene scartato. Allora si cerca di ricomporre il partito e  di far sparire il dissenso che regna proponendo, un po’ a sorpresa, Romani Prodi. L’ex primo ministro e commissario europeo, nonché l’unico ad aver sconfitto Berlusconi, sembra riscuotere il successo necessario e viene proposto al quarto scrutinio quando il quorum è più basso (504 su 1007) ma è votato solo da 307 su 496 dei parlamentari della sinistra. Il risultato è una miccia pericolosa che fa esplodere in poche ore la rabbia di Prodi, che esce indignato, ma soprattutto del segretario Bersani che dimissiona, non avendo più il controllo del partito e accusando molti di tradimento. Infatti, dentro al Pd rincorrono le insinuazioni reciproche e le vecchie e nuove correnti all’interno del partito si accusano a vicenda. I deputati vicini a Matteo Renzi addirittura scattano delle foto col foglio del voto per mostrare che hanno votato Prodi e non hanno tradito.

I cento deputati del Pd che non hanno votato Prodi restano ancora in incognito. Ciò che è evidente è che in meno di 24 ore il PD ha rischiato di sciogliersi come partito e adesso si trova senza un leader.

Il governo Letta, dove vecchia politica e nuova politica si incontrano.

Enrico Letta, il volto giovane del PD, incaricato di guidare il primo governo di larghe intese in Italia

Enrico Letta, il volto giovane del PD, incaricato di guidare il primo governo di larghe intese in Italia

Dopo quasi 2 mesi di attacchi, accuse e nomi che succedevano al Quirinale a Palazzo Chigi ecco che Napoletano incarica Enrico Letta a formare un governo. Il vice di Bersani ed ex sottosegretario del governo Prodi II non perde tanto tempo e in meno di due giorni propone al parlamento un governo che ha l’appoggio di PD, PDL e Scelta Civica. Si tratta nella storia della Repubblica Italiana del primo governo dove partiti di centro destra e centro sinistra partecipano direttamente.  Casi simili ci sono stati nel lontano 1978 dopo l’uccisione di Aldo Moro, quando Enrico Berlinguer apre alla democrazia cristiana ma senza nessuna partecipazione dei communisti al governo. Inoltre PD e PDL avevano appoggiato recentemente il governo Monti,  anche se era formato da esponenti estranei a queste due forze politiche. Ma per gli storici, questo patto tra PD e PDL sarà il conseguimento dell’operato dei dieci saggi convocati da Napoletano nei giorni di vuoto istituzionale creatosi in Marzo. Infatti, lo scopo di questo governo, secondo il primo ministro è quello di far uscire l’Italia dalla crisi economica aumentando l’impiego e intraprendere alcune riforme istituzionali, dalle più emergenti (legge elettorale, dimezzamento dei parlamentari, senato delle regioni) alle più spinose ( legge sul conflitto d’interessi, presidenzialismo alla francese). In breve, ciò che dicevano i saggi di Napolitano.

Il governo Letta è dunque composto da personalità di centro destra e di centro sinistra, con la partecipazione anche di scelta civica; Enzo Moavero e Anna Maria Cancellieri ed inoltre Mario Monti come vice segretario dell’economia. Tra i 21 ministri, nove sono del Pd, 5 del Pdl, 3 a Scelta civica. Il vice ministro è Angelino Alfano.  Nella lista dei ministri troviamo delle personalità note di questi ultimi 15 anni della politica italiana ( da Emma Bonnino a  Enrico Franceschini passando per Quagliariello ed Alfano). I dicasteri chiavi sono affidati a personalità forti come Moavero (affari europei), Alfano (interno), Luppi (infrastrutture), Cancellieri (Giustizia) e Bonino (esteri). Ora le novità assolute sono due. Innanzitutto quella sbandierata, cioè la presenza femminile rilevante condito da un ministro di colore e di origini straniera e quella meno sbandierata ma importante dal nostro punto di vista, cioè l’allontanamento degli estremisti. E’ evidente che la parola “estremista” bisogna relativizzarla. Per estremisti vogliamo indicare quelle personalità del centrodestra e del centrosinistra che prima di tangentopoli erano degli esponenti di partiti estremisti come Movimento Sociale Italiano o Partito Comunista. Infatti, nel ministero Letta non ci sono esponenti del PD che prima appartenevano al DS ovvero al PCI. Lo stesso Letta è uno dei pochi germogli non marci degli ultimi anni della Democrazia Cristiana, quella parte che dopo le esperienze del Partito Popolare e Margherita ha permesso a Prodi di unire ibridamente la sinistra nell’Ulivo per poi confluire nel Partito Democratico. Nessuno dei ministri del PD ha a che fare con i democratici di sinistra o i communisti, eppure Bersani era un comunista…Ma per capire i problemi dentro al Pd si rinvia all’editoriale di Angelo Panebianco uscito il 5 Maggio sul Corriere della Sera.

Anche tra le fila del centrodestra troviamo al governo delle personalità moderate come Alfano o Maurizio Luppi. Non ci sono più i personaggi di un certo rilievo teatrale come Larussa o Calderoli.

E ora come faranno a litigare?

Il titolo anche se lo sembra non vuole essere provocatorio. Al contrario, si tratta d’una constatazione di molti italiani che dal 1994 hanno visto una scena politica dove i richiami costanti diretti e indiretti verso un estremismo politico sono stati una caratteristica sia della destra che della sinistra, non solamente durante i periodi di campagna elettorale ma anche nello svolgimento abituale delle politiche dei governi succeduti fino a questo momento. Più che nostalgici questi richiami al passato sono stati dei mezzi per risvegliare negli italiani i momenti delle rivalità politiche degli anni ‘60 ’70, quella degli anni di piombo e delle lotte politiche che hanno lasciato ancora degli strascichi che spesso risorgono,  come lo dimostrano le proteste sulla Tav oppure le polemiche annuali sul 25 Aprile.

Il momento di difficoltà che sta passando l’Italia sembra ideale per cambiare la politica italiana e Enrico Letta in primo piano sembra approfittarne per aprire una nuova stagione politica, nominando per la prima volta ministro una straniera, Cecile Kyenge ma anche mettendo in mostra delle nuove personalità del PD come Maria Chiara Carroza. Tuttavia si trova di fronte a scendere a patti con il centrodestra e altre forze politiche come i centristi di Monti, i quali gli assicurano i voti nel parlamento. Uno dei primi provvedimenti del governo Letta è stato la sospensione della tassa sulla casa, cioè la promessa che ha fatto risalire la popolarità di Silvio Berlusconi durante l’ultima campagna elettorale. Inoltre nel nominare i sottosegretari Letta ha cercato di accontentare un po’ tutti, pure il politico meno amato dagli italiani nell’ultimo anno cioè Mario Monti.

Da alcuni questo ministero è considerato un ministero di emergenza, costruito solo per cercar di far uscire l’Italia dalla crisi e in molti lo danno già finito appena saranno risoluti certi aspetti economici e istituzionali del paese. Altri pensano che questo governo potrebbe essere la buona occasione per cambiare la politica italiana e a fortiori ratione  aprire un nuovo ciclo politico, ma per ora il cambiamento sembra solo di facciata.


[1] Cf intervista di Matteo Renzi al Corriere della Sera del 4 Aprile 2013

[2] Giovanni Leone (DC) ha dovuto dimissionare prima della fine del suo mandato dopo un inchiesta fatta dall’Espresso, dove si mostrava un affare di corruzione che implicava dei familiari dello stesso presidente.